SUDANZARE
La maison de la tarantella à paris
Par Tullia Conte
La pizzica est une danse typique du Salento (Pouilles), autrefois utilisée pour guérir de la morsure mythique de la tarentule. Celle de San Vito présente une particularité : on croyait que la personne piquée ne pouvait guérir de la crise que si la danse se déroulait dans l’eau.
La thérapie musicale se déroulait selon deux modalités précises. La première consistait à inonder la pièce où se déroulait le rituel avec de l’eau et à planter dans les quatre coins de la pièce de gros clous qui servaient à la fois d’amplificateurs de son et pour maintenir la tarentule « clouée » à cet endroit précis. La seconde consistait à immerger les personnes piquées dans des tonneaux coupés en deux et remplis d’eau et à les faire danser à l’intérieur.
Le texte de la chanson parle d’un amour envers une femme peut-être déjà engagée qui attire son amant avec ses soupirs. L’amant maudit ceux qui disent du mal d’eux : « œil pour œil, qu’ils perdent les yeux et que leur cœur éclate. »
Traduction dialecte du Salento-français
Non c’era da vinì, non c’era da vinì,
non c’era da vinì e so’ vinutu,
so’ li sospiri tua, so’ li sospiri tua,
so’ li sospiri tua
m’hannu chiamatu.
Je n’aurais pas dû venir, je n’aurais pas dû venir
Je n’aurais pas dû venir et pourtant je suis là
C’était ton soupir, ton soupir
C’est ton soupir qui m’a appelé ici
Ah uellì, mu lu vecu ti vinì,
mu lu vecu ti nchianà,
mi ta la manu e si ni va.
Ah uellì, mu lu vecu ti vinì
mu lu vecu ti nchianà,
mi ta la manu e si ni va.
Ah uellì, maintenant je le vois arriver
Maintenant je le vois s’approcher
Il me prend la main et s’en va
Ah uellì, maintenant je le vois arriver
Il me prend la main et s’en va
E sì chiù bella tu, e sì chiù bella,
e sì chiù bella tu ti na cirasa,
iata all’amori tua, iata all’amori tua,
iata all’amori tua quannu ti vasa.
Tu es plus belle, tu es plus belle
Tu es plus belle qu’une cerise
Béni soit ton amour, béni soit ton amour
Béni soit ton amour quand il t’embrasse
Ah uellì uellì uellà,
la pacchianella mea
quannu chiamu ata vinì.
Ah uellì uellì uellà,
la pacchianella mea
quannu chiamu ata vinì.
Ah uellì uellì uellà Quand j’appelle ma fille
Elle doit venir
Ah uellì uellì uellà
Quand j’appelle ma fille Elle doit venir
Maranceddha npiettu, na maranceddha
na maranceddha npiettu t’agghia tirari,
la vanna ti lu cori, la vanna ti lu cori,
la vanna ti lu cori t’agghia feriri.
Une orange dans la poitrine, une orange
une orange dans la poitrine, je dois te lancer,
la partie du cœur, la partie du cœur,
la partie du cœur, je dois te blesser.
Ah uellì uellì uellà,
quanta chiù paroli tini,
no mi n’agghia nnamurà.
Ah uellì uellì uellà,
quanta chiù paroli tini,
no mi n’agghia nnamurà.
Ah uellì uellì uellà, plus tu parles,
moins je dois tomber amoureux.
Ah uellì uellì uellà, plus tu parles,
moins je dois tomber amoureux.
Ti li capelli tua, ti li capelli,
ti li capelli tua so nnamuratu,
li vecu ti vulà, li vecu ti vulà,
li vecu ti vulà ntallu vientu.
Je suis tombé amoureux de tes cheveux
De tes cheveux, de tes cheveux
Je les vois voler, je les vois voler
Je les vois voler dans le vent
Occhi cu occhi,
cu deggi perdi l’occhi,
a ci tici mali nuestru scatta lu cori.
Occhi cu occhi,
cu deggi perdi l’occhi,
a ci tici mali nuestru scatta lu cori.
Œil pour œil, qu’il doive perdre les yeux,
à ceux qui disent du mal de nous, que leur cœur éclate.
Œil pour œil, qu’il doive perdre les yeux,
à ceux qui disent du mal de nous,
que leur cœur éclate.
A dò te pizzicatu,
a dò te pizzicatu,
a dò te pizzicatu la tarantella,
sott’allu giru giru, sott’allu giru giru,
sott’allu giru giru ti la cunnella.
Où t’a piqué, où t’a piqué,
où t’a piqué la tarentelle,
sous le bord, sous le bord, sous le bord de la jupe.
Ah uellì uellì uellà,
quanta chiù paroli tini,
no mi n’agghia nnamurà.
Ah uellì uellì uellà,
quanta chiù paroli tini,
no mi n’agghia nnamurà.
Ah uellì uellì uellà, plus tu dis de mots,
je ne dois pas tomber amoureux.
Ah uellì uellì uellà, plus tu dis de mots,
je ne dois pas tomber amoureux.
Quann’anti nima fa, quann’anti nima fa,
quann’anti nima fa nu iavuncellu,
ni ma chiamà lu cori,
ni ma chiamà lu cori,
ni ma chiamà
lu cori manu manu.
Ici je dois faire, ici je dois faire,
ici je dois faire une place pour m’asseoir,
nous devons appeler le cœur, nous devons appeler le cœur,
et toujours nous devons appeler le cœur.
Occhi cu occhi,
cu deggi perdi l’occhi,
a ci tici mali nuestru scatta lu cori.
Occhi cu occhi,
cu deggi perdi l’occhi,
a ci tici mali nuestru scatta lu cori.
Œil pour œil, qu’il doive perdre les yeux,
à ceux qui disent du mal de nous, que leur cœur éclate.
Œil pour œil, qu’il doive perdre les yeux,
à ceux qui disent du mal de nous,
que leur cœur éclate.
Ti lu ritornu a dì, ti lu ritornu,
ti lu ritornu a dì pi n’ata fiata,
alla cumpagnia va, a Santu Vitu va,
alla cumpagnia va sta sirinata.
Je te le redis, je te le redis,
je te le redis encore une fois,
à la compagnie va, à Saint Vitus va,
à la compagnie va cette sérénade.
Ah uellì uellì uellà,
n’ata vota statti bona,
tu ti me no ti scurdà.
Ah uellì uellì uellà,
n’ata vota statti bona,
tu ti me no ti scurdà.
Ah uellì uellì uellà, encore une fois,
porte-toi bien et ne m’oublie pas.
Ah uellì uellì uellà, encore une fois,
porte toi bien et ne m’oublie pas.
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