Danses Traditionnelles italiennes

 de Tullia Conte / Révision par Marion Nobleaux


Dans le Sud de l’Italie, on peut trouver de nombreux types de « Tarentelle ».

Au cours des siècles, le phénomène tarentelle s’est développé, diversifié, contaminé. La danse folklorique italienne est la photographie d’une identité nationale : un bagage complexe qui reflète pleinement la diversité sociale et géopolitique du pays. La danse traditionnelle italienne, est spécifique d’une région à une autre, mais se retrouve ensuite dans le terme générique « tarentelle ».

« Le terme de Tarantelle, pour être générique, n’est jamais employé par les intéressés dans une définition régionaliste – parler de « tarentelle calabraise » par exemple, réduirait la grande diversité des danses, viddaneddha de l’Aspromonte, tarantella grecanica dans les villages hellénophones de la province de Reggio, zomparieddu de la Sila, tarantella albanese en province de Cosenza, et sur le versant nord, en Basilicate. La danse est identifiée à une aire culturelle et géographique homogène, non à une entité administrative. »(TARANTELLA ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples de ALÈSSI DELL’UMBRIA, ed l’oeil d’or)


La « Taranta »

En 1959, dans le sud de l’Italie, l’anthropologue Ernesto De Martino découvre et fait revivre les vestiges du rituel nécessaire à la guérison de la morsure de la tarentule.

[photo La terra del Rimorso, di E. De Martino © Museo Tradizioni popolari Roma 2015]

Araignée mythique, qui pique et injecte un poison capable d’entraîner bientôt la victime dans la folie,  des crises fulgurantes et le besoin immédiat de soins physiques. Ainsi est née la danse de la Pizzica, mieux connue comme Tarentelle : expression des humeurs, des soucis personnels qui deviennent socialement partagés. Mythe antique qui trouve ses racines dans le passé archétypal, saturé de symboles et d’idées provenant de la tradition du théâtre populaire.


En revanche la Tammurriata est appelée par les auteurs directs simplement « danse ». Celle-ci est dansée dans une vaste zone s’étendant de la vallée sud-est de Volturno, Caserta, la région Circumvesuviana (autour du Vésuve), jusqu’à l’ Agro Nocerino, Nola et la côte amalfitaine.

64255722_2361510813871968_5285466975856754688_o

Dans une classification plus large des danses ethniques italiennes, la tammuriata peut être incluse dans la famille de la tarentelle et constitue un sous-groupe spécifique et original basé sur le rythme binaire de façon rigide, sur la participation au bal uniquement en couples (mixtes ou non), sur la dynamique intense des bras;

L’utilisation de castagnettes, qui, en plus de fournir le rythme de base, nécessite une cinétique particulière des mains, des bras et du torse.

La danse tire son nom de la rythmique de base marquée par le tambour (aussi appelé « tammorra»). La « tammorra» est un tambour sur cadre avec de grandes cymbales en étain peint, il peut être décoré de peintures polychromes ou orné d’ accessoires comme des rubans et/ou des cloches.

SuDanzare © Tous droits réservés